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Le sport, miroir de nos sociétés

Dossier
Paru le 28.03.2024
Sport et science, l’union fait la force

Le sport, miroir de nos sociétés

20.06.2019, par
Le sport brille par son omniprésence sociale et médiatique. La victoire des Bleus en finale de la Coupe du monde de football de la Fifa, au stade Loujniki à Moscou le 15 juillet 2018, a été regardée par un milliard de Terriens.
Du sport-spectacle au sport bien-être, de l’agressivité au sens du collectif, du marketing effréné à la démocratisation des installations, du machisme à la mixité, quelles valeurs et quelles faiblesses le sport révèle-t-il de nos sociétés actuelles ? Réflexions de chercheurs avant la Journée olympique internationale ce dimanche 23 juin et la Fête du sport les 22 et 23 juin partout en France.

(Cet article est à retrouver dans le dossier consacré au sport du numéro 6 de notre revue Carnets de science)

Certes, la France, qui verra la flamme olympique briller dans le ciel de Paris pendant l’été 2024, ne caracole pas en tête des nations européennes les plus sportives, contrairement aux Pays-Bas et à l’Allemagne. Il n’empêche ! Selon la dernière grande enquête sur la pratique sportive dans l’Hexagone, commanditée par le ministère des Sports (2018)1, près des deux tiers des Français âgés de 15 ans et plus s’adonnent de manière soutenue à une activité physique ou sportive au moins une fois par semaine. Un chiffre rassurant, lorsqu’on sait que ces adeptes n’étaient que 30 %  dans les années 1960.

Chaque week-end, par ailleurs, des dizaines de milliers d’aficionados assistent à des joutes sportives, payantes ou non. Et jamais la faim d’images n’a été aussi forte ni l’offre, tous supports confondus, aussi foisonnante. L’exploit des Bleus en finale de la Coupe du monde de football, le 15 juillet 2018, a été regardé en direct par 19,9 millions de téléspectateurs sur TF1 et beIN Sports (soit 34,6 % de la population), et par plus d’un milliard de Terriens.
 
Qu’on le pratique ou non, comme un loisir ou dans un cadre éducatif, en amateur ou en professionnel, le sport baigne notre quotidien. Il brille par son omniprésence sociale et médiatique. « Quand on ouvre un journal, on y trouve des informations sur le sport dans les pages spécialisées, bien sûr, mais aussi dans les pages économie, politique, international, culture, fait divers…, observe Thierry Terret, délégué ministériel aux Jeux olympiques et paralympiques 2024. Le sport moderne, qui a vu le jour dans les écoles de l’élite anglaise au milieu du XIXe siècle, quand les enseignants ont transformé les concours de jeu de ballon brutaux et chaotiques en compétitions organisées pour discipliner les jeunes élèves turbulents, occupe une place centrale dans notre société. Cela en fait un excellent miroir de son fonctionnement, de son idéologie, de ses valeurs, de ses choix en matière de politiques publiques, de ses faiblesses, de ses dérives. »

Ultra-trail qui se déroule chaque été au Mont-Blanc. De plus en plus d’espaces naturels – quoique très aménagés – sont utilisés pour des activités physiques et sportives.
Ultra-trail qui se déroule chaque été au Mont-Blanc. De plus en plus d’espaces naturels – quoique très aménagés – sont utilisés pour des activités physiques et sportives.

 

Quand on ouvre un journal, on y trouve des informations sur le sport dans les pages spécialisées, bien sûr, mais aussi dans les pages économie, politique, international, culture, fait divers.

Tout à la fois vecteur de bien-être, idiome mondial générateur d’émotions collectives, machine à fabriquer des héros, locomotive de croissance, outil du prestige national, levier de l’action diplomatique ou reflet de l’état des relations internationales, « le sport est devenu une sorte de culture majoritaire en Occident », renchérit Jean-Paul Callède, du Groupe d’études des méthodes de l’analyse sociologique de la Sorbonne (Gemass)2 et membre du comité d’histoire des ministères chargés de la Jeunesse et des Sports. Nous mobilisons de moins en moins l’énergie corporelle dans le travail productif et les tâches laborieuses (industrie, agriculture…) et de plus en plus dans l’effort sportif. »

Cette  « sportivisation » des mœurs et des corps a partie liée avec « L’effondrement des grandes transcendances religieuses et politiques, le triomphe du matérialisme et l’hypervalorisation du corps », avance pour sa part Isabelle Queval, de l’Institut national supérieur de formation et de recherche pour l’éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés (INSHEA), et membre associée de l’Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain (IIAC)3. Jadis refoulé, ravalé au rang d’enveloppe tout juste bonne à redevenir poussière, le corps a changé radicalement de statut en quelques décennies. Il s’est transformé en vaisseau amiral de l’identité, capital à préserver.
 

Produire du lien social

Loin d’avoir pour fonction prioritaire de préparer les jeunes gens à leur futur rôle de citoyen et de soldat, comme dans la Grèce antique, le sport pratiqué de nos jours par Monsieur et Madame Tout-le-Monde dit moyen d’entretenir sa forme à tout âge, valorisation de l’effort-plaisir, dérivation de l’agressivité, respect des règles, sens du collectif, entraide, fraternité… bref, production de lien social. « En même temps, le sport peut être instrumentalisé à des fins antidémocratiques, stigmatisantes, tempère Thierry Terret. Les exemples dans l’histoire abondent. L’Allemagne nazie a utilisé le sport comme moyen d’éducation de l’“Aryen” et d’encadrement des masses dont les Juifs étaient bannis. Les Jeux olympiques de Berlin, en août 1936, ont été l’occasion d’exposer aux yeux du monde la “réussite” de son organisation et la puissance de son idéologie totalitaire. » La capacité du sport à unir, à « civiliser », est au moins aussi forte que sa capacité à produire de la violence, de l’exclusion, du nationalisme.

« Le sport n’a pas de valeurs en soi, insiste Thierry Terret. Il n’a que celles qu’on lui prête et qui peuvent être contradictoires. » De fait, autant le sport de masse (ou sport loisir) est généralement ludique, autant le haut niveau rime souvent avec culte du corps, victoire à tout prix, cadences infernales, blessures chroniques, dopage, périodes post-carrière sombres et idolâtrie des champions. « Tous les paramètres, dans le sport d’élite, sont poussés à l’extrême : les matériaux, les matériels, les entraînements, le suivi médical, la diététique, la préparation psychologique et stratégique, les supporters…, analyse Isabelle Queval. Le sport de haut niveau incarne une forme de démesure. Il est le lieu de l’excès. » Ce travers tend même à rejaillir, par mimétisme, sur le sport amateur où « s’éclater », « se défoncer « relèvent du vocabulaire courant.
 

Un haut niveau… de discriminations

Mais, selon la chercheuse, alors que dans d’autres instances sociales, comme l’école ou l’entreprise, le culte de la performance fait depuis une trentaine d’années l’objet de critiques dénonçant la surenchère d’évaluations et de concurrence, « ce contre-discours n’existe pas dans le sport de haut niveau, assure-t-elle. Il ne peut d’ailleurs pas exister puisque le dépassement de soi, au risque de mettre sa santé en péril, est son essence même. »

Autre caractéristique du sport d’élite, créé historiquement par des hommes et pour des hommes, sa tendance à entretenir, voire à renforcer la bicatégorisation des genres, autrement dit la division des êtres humains en deux sexes bien définis et exclusifs l’un de l’autre. Les disciplines associées à la force physique, la vitesse, la prise de risque (sports de combat, football, rugby, sports mécaniques, de pleine nature, de glisse) restent essentiellement pratiquées par les hommes, celles qui réclament de la souplesse, des compétences « artistiques » (gymnastique, équitation…), majoritairement par des femmes.

Virginie Dedieu et Benoît Beaufils, au premier Championnat du monde de duo mixte libre de natation synchronisée, en 2015, à Kazan en Russie. Les disciplines sportives où la mixité est admise sont très rares.
Virginie Dedieu et Benoît Beaufils, au premier Championnat du monde de duo mixte libre de natation synchronisée, en 2015, à Kazan en Russie. Les disciplines sportives où la mixité est admise sont très rares.

« Les disciplines où la mixité est admise sont très rares et, dans les cas où elle est la norme, comme en danse sportive ou en patinage artistique, les couples de même sexe ne sont pas autorisés, note Antoine Le Blanc, maître de conférences à l’Université du Littoral-Côte-d’Opale. La binarité demeure dominante, ce qui contribue entre autres à vulnérabiliser les personnes transgenres. » Sans oublier, machisme oblige, que le nombre de présidentes à la tête de clubs, de ligues, de fédérations nationales ou internationales est ridiculement faible. Quant à l’homophobie dans le milieu sportif, elle « reste très présente, même si elle a tendance à reculer dans le monde occidental, juge le même chercheur. En France, aucun athlète masculin de haut niveau en exercice n’a encore osé faire son coming out, contrairement aux États-Unis ».
 

En France, aucun athlète masculin de haut niveau en exercice n’a encore osé faire son coming out, contrairement aux États-Unis.

Lutter contre les discriminations et le dopage, soutenir le handisport, mieux accompagner les meilleurs sportifs, tels sont quelques-uns des maîtres mots du modèle sportif français dont les fondements ont été posés à la Libération et, surtout, à l’avènement de la Ve République. « L’État s’est alors investi dans la construction d’installations sportives (gymnases, piscines, terrains…) pour combler le retard accumulé dans ce domaine. Et la débâcle de la délégation française aux Jeux olympiques de Rome, en 1960, a conduit à une restructuration du sport de haut niveau, rappelle Jean-Paul Callède.
 

Dans les décennies suivantes, plusieurs lois ont été promulguées pour démocratiser plus encore l’accès à la pratique sportive, favoriser l’augmentation du nombre de licenciés et promouvoir, déjà, l’activité physique comme moyen de lutte contre les méfaits de la sédentarité, l’obésité, le vieillissement… »

Mais depuis le début des années 2000, la politique sportive française obéit à une injonction contradictoire : mieux faire avec moins de moyens. « Cette réduction de voilure, pudiquement baptisée la “nouvelle gouvernance du sport”, est appelée à s’incarner prochainement dans une Agence nationale du sport associant l’État, le mouvement sportif, les collectivités territoriales et le secteur économique. Reste à savoir, commente Jean-Paul Callède, ce que sera l’équilibre des forces entre ces quatre composantes, leur articulation avec les territoires, et ce pour l’avenir du sport en France, pas seulement pour réussir les JO. »
 

La grande métamorphose des JO

Une chose est sûre : les Jeux, comme toute grande manifestation sportive internationale, métamorphosent peu ou prou le visage de la ville qui les accueille. Construction d’infrastructures (stade, village olympique, village des médias…), conversion d’installations existantes en sites de compétitions, développement et reconfiguration du réseau de transport… : organiser l’événement le plus médiatique au monde transforme nécessairement l’environnement physique, y compris l’eau des fleuves.

L’épreuve de nage du triathlon, en 2024, se déroulera dans la Seine, ce qui suppose d’améliorer sa qualité microbiologique. « Faire de Paris une ville “baignable” va permettre à ses habitants de se réapproprier leur fleuve d’ici 2024 et après les Jeux. Cela répond aux aspirations des citadins qui souhaitent avoir la “nature” au plus près de leur espace de vie, analyse Agathe Euzen, du Laboratoire techniques, territoires et sociétés (Latts)4. Cette forme de marketing urbain, à l’œuvre dans d’autres capitales européennes (Berlin, Londres), s’inscrit dans un contexte de compétition entre les métropoles mondiales soucieuses d’améliorer leur qualité environnementale, de se forger un statut de villes durables et d’accroître leur attractivité touristique. »
 

Et l’argent ?

Plus largement, le sport et les aménagements qu’il nécessite rejaillissent sur l’organisation des espaces, urbain et naturel, et modifie le rapport des individus à ces espaces. « La multiplication des sites sportifs forme un véritable maillage sur l’ensemble du territoire, explique Jean-Pierre Augustin, du laboratoire Passages5. Dans les villes, l’essor des sports classiques favorise l’édification de lieux artificiels conçus à leur intention (stades, gymnases,  courts de tennis, patinoires…). Et des lieux publics a priori non dédiés aux activités physiques (parkings, places, berges, parcs…) offrent des possibilités de loisirs sportifs peu contraignants auto-organisés (jogging, roller, skate, vélo…). » De même, un nombre croissant d’espaces « naturels » (bords de mer ou de lacs, montagnes, gorges des rivières, explorations souterraines, déserts…) servent de supports à des activités physiques.

Boutique officielle du FC Bayern de Munich, en Allemagne. Dans nos sociétés, le sport est devenu un levier économique important.
Boutique officielle du FC Bayern de Munich, en Allemagne. Dans nos sociétés, le sport est devenu un levier économique important.

 Les retombées économiques de la filière, c’est-à-dire l’argent dépensé pour l’achat de vêtements, de chaussures et de matériels de sport, la construction et l’entretien d’équipements, le sponsoring ou l’obtention de droits de diffusion font davantage penser à un haltérophile poids lourd qu’à un coureur de 10 000 mètres. « En France, cette dépense avoisine aujourd’hui 37 milliards d’euros, soit 1,8 % du produit intérieur brut, assure Wladimir Andreff, président du conseil scientifique de l’Observatoire de l’économie du sport, chercheur émérite au Centre d’économie de la Sorbonne6. Les ménages y contribuent pour environ 50 %, les collectivités locales pour 31 %, les entreprises pour 10 % et l’État, en premier lieu le ministère des Sports, pour 9 %. Entre 1990 et 2008, avant que n’éclate la crise des subprimes, l’économie du sport affichait le deuxième taux de croissance le plus élevé de l’économie française après la "e-économie”. »
 
Quant aux Jeux olympiques, attribués par enchères, les villes qui candidatent en espèrent des retombées sonnantes et trébuchantes. Or les experts s’accordent à dire qu’en termes purement budgétaires, accueillir des Jeux se solde presque toujours par des pertes. « Les villes, pour être désignées, minimisent leurs coûts ou plutôt les sous-estiment, explique Wladimir Andreff. Une fois désignées, elles réévaluent leurs dépenses largement à la hausse. Les économistes ont une expression pour désigner ce phénomène de dépassement presque systématique des budgets : la malédiction du gagnant des enchères. On remporte les enchères mais on perd de l’argent. En moyenne, l’addition finale dépasse le budget initial de 100 %. » Les Jeux de Paris 2024 échapperont-ils à cette malédiction ? « À ce jour, tout semble indiquer qu’à défaut de battre des records de rentabilité ,les “Jeux du centenaire”7 ne seront pas un gouffre financier comme Athènes en 2004, Pékin en 2008 ou Rio en 2016 », conclut Wladimir Andreff. ♦
 

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Les chercheurs mobilisés

« Qu’il s’agisse de sport bien-être ou de haut niveau (pour améliorer les performances des athlètes), des liens avec le développement durable, les questions de genre ou le regard porté sur le handicap, le but est d’embrasser le sport dans toutes ses dimensions », insiste Vincent Nougier, directeur du Groupement de recherche (GDR) sur le sport et l’activité physique créé par le CNRS en janvier 2019. L’enjeu : fédérer l’ensemble des acteurs en mettant en synergie les laboratoires de recherche, les industriels ainsi que les fédérations sportives et leurs athlètes. Le GDR rassemble plus de 1 000 chercheurs et 140 laboratoires impliquant principalement le CNRS, l’Inserm, le CEA, l’Inra, l’Inria et les universités. Sciences des matériaux, biomécanique, économie, neurosciences, physiologie, robotique, sciences de l’environnement, etc., toutes les disciplines vont dialoguer entre elles. « L’interdisciplinarité est capitale, commente Vincent Nougier, par exemple, si la biologie et la médecine recommandent d’avoir une activité physique régulière, la sociologie et la psychologie montrent que les Français décrochent en moyenne à 18 ans, et qu’on peut lutter contre cette tendance en aménageant l’espace urbain avec des pistes cyclables. »
Par ailleurs, le CNRS pilote le nouveau Programme prioritaire de recherche pour la très haute performance sportive, lancé au printemps pour battre le record de médaillés français lors des Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024. Doté de 20 millions d’euros, ce Programme associe des chercheurs, des fédérations sportives, des athlètes au potentiel de médaille et, éventuellement, des entreprises autour de projets de recherche très variés. Ceux-ci auront notamment pour but d’optimiser le geste, le matériel, l’environnement ainsi que la préparation physique et mentale des athlètes. ♦
 

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À lire

« Paris 2024 : quel projet, quels enjeux ? », Jean-Paul Callède, in Cahiers français, n° 403, mars-avril 2018.

Histoire du sport, Thierry Terret, coll. « Que sais-je ? », éd. PUF, 2016.

Le Sport – Une géographie mondialisée, Jean-Pierre Augustin, coll. « La Documentation photographique », éd. La Documentation française, 2016.

Philosophie de l’effort, Isabelle Queval, éd. Cécile Defaut, 2016.

Mondialisation économique du sport, Wladimir Andreff, éd. De Boeck, 2012.

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À l’initiative du Comité International olympique, la Journée olympique est célébrée partout dans le monde chaque 23 juin.
Et le week-end des 22 et 23 juin, c'est la Fête du sport avec 600 évènements organisés partout en France.

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Sur notre site

Le sport est bon pour la santé, c’est prouvé !

 

 

Notes
  • 1. Baromètre national des pratiques sportives 2018, Injep, coll. « Notes et rapports  », 2019.
  • 2. Unité CNRS/Lettres Sorbonne Université/Fondation maison des sciences de l’homme.
  • 3. Unité CNRS/École des hautes études en sciences sociales.
  • 4. Unité CNRS/École des Ponts ParisTech/ Université Paris-Est Marne-la-Vallée.
  • 5. [Unité CNRS/Université de Bordeaux/Université Bordeaux-Montaigne/Université de Pau et des Pays de l’Adour/École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux.
  • 6. Unité CNRS/Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne.
  • 7. Les derniers Jeux olympiques d’été qui se sont déroulés en France remontent à 1924.
Aller plus loin

Auteur

Philippe Testard-Vaillant

Philippe Testard-Vaillant est journaliste. Il vit et travaille dans le Sud-Est de la France. Il est également auteur et coauteur de plusieurs ouvrages, dont Le Guide du Paris savant (éd. Belin), et Mon corps, la première merveille du monde (éd. JC Lattès).

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