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Une nano-pince pour étudier l'ADN

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off : Depuis 20 ans l’Institut des Sciences Industrielles de l’Université de Tokyo héberge un laboratoire de pointe franco-Japonais, le LIMMS, « Laboratoire d’intégration des systèmes Micro-Mechatroniques».
Les micro-systèmes électromécaniques, appelés MEMS, sont de plus en plus présents dans notre vie quotidienne. On les retrouve dans la plupart des objets connectés dont l’écran tactile de nos téléphones portables.
Au LIMMS, on conçoit des Bio-MEMS, c’est à dire des microsystèmes électromécaniques dédiés à la biologie.
Un objet phare du laboratoire franco-japonais est la nano-pince en silicium. 
Dominique Collard : La nanopince en silicium est vraiment un MEMS typique, c’est à dire qu’il a la possibilité d’avoir des fonctions d’actionnement et des fonctions de capteur pour une application. Si on regarde la structure de la pincette, elle se termine par deux bras qui permettent d’attraper soit des fibres moléculaires, soit des cellules.
Séquence labo en anglais
Dominique Collard : Ce qui est particulier dans cette pince, c’est que le bras, on a un ou deux bras mobiles, je vais pouvoir les insérer da           ns un liquide et je mesure dans l’air donc cela me permet d’avoir les applications que l’on va trouver au niveau de la biologie avec ici dans l’air toute la qualité des capteurs et de l’actionneur qu’on peut avoir, qualité que l’on a dans les téléphones portables ou dans les accéléromètres et donc qui sont capables de donner des informations sur la erigidité, les caractéristiques mécaniques avec une très grande précision
Séquence labo en anglais
Dominique Collard : Donc on a avec cette pince là cassé la barrière liquide solide et c’est ça qui en fait un objet tout à fait original.
Séquence DNA stretching
Dominique Collard : On le fait déjà pour l’ADN, on va le développer pour les cellules et ensuite on va essayer de pouvoir l’appliquer sur les tumeurs in vitro.
Off : Les premiers tests d’utilisation des nano-pinces se déroulent dans une nouvelle plateforme de l’Université de Tokyo localisée ou plutôt délocalisée à Lille, au Centre Oscar Lambret.
 Ici est menée une recherche de pointe contre le cancer. Premier objectif, tester la résistance de l’ADN après irradiation. La nano-pince est l’outil idéal.
Ce qu’on fait au centre Oscar Lambret, est que l’on utilise des outils issus des MEMS pour caractériser des brins d’ADN et ensuite les irradier comme si on faisant un traitement de radiothérapie pour de vrais patients. Et grâce à cette pince in va pouvoir mesurer les propriétés mécaniques de l’ADN et en déduire si on a une dégradation de l’ADN au cours d’un traitement de radiothérapie et à quelle vitesse pour ensuite adapter la dose que recevra un patient en fonction de la réponse que l’on aura lors de l’expérience.
Illustre multi-écrans
Grégoire Perret : Donc on irradie l’ADN qui est accroché sur la pince qui est à droite et puis là, on voit lors des irradiations qu’il y a une décroissance de la résonance du système qui en fait symbolise les cassures sur les brins d’ADN. Là on arrive à voir une cinétique de la cassure d’ADN, à quelle vitesse se dégrade l’ADN lors d’une irradiation.
Pr. Eric Lartigau : Donc caractériser sur un plan mécanique, électrique quelle est la résistance de l ‘ADN, quelles sont les systèmes et les mécanismes mis en jeu pour la cassure de cet ADN, c’est un premier pas extrêmement important dans ce mécanisme descriptif de la  lésion de l’ADN  et c’est quelque chose qui pour l’instant n’avait jamais été réalisé avec le degré de précision que l’on peut obtenir avec ces nanopinces. C’est vraiment la transposition de Bio-MEMS dans un champ qui va être applicatif, la caractérisation de la cassure de l’ADN chez l’homme.
Discussion en Live :
« Quand on voit les variations de fréquence, c’est vraiment très très joli. Mais est-ce que ça fait une différence au niveau de la distance entre les têtes du robot ? »
 
Off :  Les nano-pinces sont aujourd’hui opérationnelles dans un environnement hospitalier classique. Ces nouveaux Bio-Mems peuvent ainsi devenir des outils majeurs de la recherche biomédicale.
 

Une nano-pince pour étudier l'ADN

03.11.2015

Attraper de l'ADN avec une pince ? C'est désormais possible grâce aux chercheurs du Limms, un laboratoire de pointe franco-japonais. Ils ont conçu une nano-pince en silicium capable de manipuler et analyser des cellules ou fibres moléculaires. Le micro-outil a déjà été utilisé à Lille pour tester la résistance de l'ADN lors d'une irradiation.

À propos de cette vidéo
Titre original :
La nanopince à ADN
Année de production :
2015
Durée :
5 min 28
Réalisateur :
Marcel Dalaise
Producteur :
CNRS Images
Intervenant(s) :
Dominique Collard, directeur de recherche CNRS
LIMMS/CNRS-IIS, The University of Tokyo

Grégoire Perret, doctorant
LIMMS/CNRS-IIS, The University of Tokyo

Grégoire Perret, doctorant
LIMMS/CNRS-IIS, The University of Tokyo/université de Lille 1

Professeur Éric Lartigau
SIRIC ONCOLille
Journaliste(s) :
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