Donner du sens à la science

A propos

Du 13 janvier au 8 mars 2021, 48 scientifiques vont tenter, à bord du Marion Dufresne II, de percer certains secrets de l’océan Indien Sud-Ouest austral. Suivez cette grande campagne sur ce blog édité en partenariat avec Exploreur, le journal en ligne de l’Université fédérale Toulouse Midi-Pyrénées.

 

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William Landing, un scientifique libre comme l’air
15.02.2021, par Sebastian Escalon

Quel est votre parcours scientifique ? 

Dans les années 70, j’étais étudiant en chimie à l’Université de Californie à Santa Cruz. Un professeur m’a alors fait découvrir la chimie de l’océan et j’ai décidé de m’engager dans cette voie. Après un Master à l’université de Washington, j’ai réalisé mon doctorat à l’Université de Californie à Santa Cruz, puis j’ai fait un post-doctorat en Suède. Ensuite, j’ai été embauché par l’Université d’État de Floride. J’y enseigne depuis 35 ans. Là, je prends ma retraite, mais j’ai l’opportunité de poursuivre mes recherches. 

portrait landing

Portrait de William Landing, en 2021 sur le Marion Dufresne © Laurent Godard

Quelle est votre plus grande fierté scientifique ?

Alors que je faisais mon post-doctorat en Suède, j’ai découvert un procédé pour extraire des éléments traces comme le fer ou le manganèse de l’eau de mer et d’en mesurer leur concentration. Ce procédé a été très utilisé par la suite par des chercheurs du monde entier. Ensuite, dans les années 90, avec mes étudiants, nous avons démontré que la pollution au mercure dans les Everglades, en Floride, ne provenait pas de sources locales, mais de la contamination atmosphérique de fond présente dans tout l’hémisphère Nord. 

Quel est votre rôle à bord ?

L’un des buts de Swings est de savoir quelle quantité d’éléments trace passent de l’atmosphère vers l’océan et deviennent disponibles pour les organismes vivants. Je m’occupe de la partie atmosphère. Mon rôle est de mesurer la concentration de ces éléments dans l’air, dans l’eau de pluie et dans la neige.  

À quoi ressemble une journée type ?

Ce que je dis toujours à mes étudiants est que, à bord d’un bateau, il n’y a que trois choses à faire : dormir, manger et travailler. Donc, si je ne suis pas en train de dormir ou de manger, je travaille. Je déploie les filtres, je récupère les échantillons, je nettoie les filtres. Je ne peux pas faire les analyses à bord, mais je dois faire en sorte de récupérer les meilleurs échantillons atmosphériques possibles. J’essaie aussi d’aider mes collègues dans leurs tâches. 

Qu’est-ce qui vous plaît dans cette aventure ? 

C’est une chance que d’être à bord d’un bateau en compagnie de chercheurs très talentueux. Ce n’est pas souvent qu’on a l’occasion d’avoir des discussions de si haut niveau, si longtemps, avec quelques-uns des meilleurs chercheurs au monde. Et il y a aussi la beauté de la nature. Le ciel nocturne, les baleines, les oiseaux, les icebergs. Pour moi, c’est fantastique d’être là. Ah, et il a aussi le fait que, durant la mission, je n’ai pas à répondre aux mails, à corriger des examens, à rédiger des projets ! 

Que faites-vous pour vous évader à bord ?

Je lis beaucoup, et j’essaie de faire de l’exercice. J’ai aussi apporté mon saxophone avec moi. 

Quels livres avez-vous emmenés avec vous ?

J’ai un Kindle que j’ai rempli de livres. J’ai pris beaucoup de Science-Fiction et des polars.

 

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du journal CNRS