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De la santé à l’énergie en passant par l’informatique ou la chimie, les recherches menées dans les labos trouvent régulièrement des prolongements dans le monde socio-économique. Découvrez sur ce blog des exemples de valorisation des recherches menées au CNRS, une des institutions les plus innovantes au monde.

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CNRS Innovatives SHS : du sport pour les séniors
16.05.2019, par Romain Hecquet
Fruit d’une collaboration entre les habitants, les services de la ville et le Centre de recherches sur la cognition et l’apprentissage, le parcours santé adapté aux séniors de la ville de Poitiers concrétise les récentes études scientifiques sur les bienfaits du sport face au vieillissement. À découvrir au salon CNRS Innovatives SHS à Lille.

Le projet Bien vieillir est né de ces rencontres fortuites entre recherche scientifique et participation citoyenne. Comme chaque année depuis 2012, la ville de Poitiers a mis en place une nouvelle édition de son budget participatif. Dans le quartier Poitiers Ouest, c’est le projet d’un parcours santé adapté aux séniors qui a remporté l’adhésion des riverains. L’idée est venue d’un habitant qui avait suivi quelques mois auparavant une étude relative aux bienfaits de l’activité physique sur la santé cérébrale et cognitive.

Baptisée ViAgeCo et coordonnée par Michel Audiffren, professeur à l’université de Poitiers et membre du Centre de recherches sur la cognition et l’apprentissage (CeRCA)1, elle concernait les personnes retraitées âgées de 60 à 80 ans. Les résultats de cette étude seront publiés d’ici à la fin de l’année. « Le participant en question a suggéré à la Mairie de faire appel à moi, car il savait que j’en étais le coordinateur. Sur la base des connaissances scientifiques que nous avons développées depuis plusieurs années, nous les avons donc conseillés dans l’élaboration de ce parcours santé », raconte Michel Audiffren.
 
Le sport, un bienfait pour la tête
Avec un budget de 40 000€, différents ateliers de renforcement musculaire pour les membres inférieurs, les membres supérieurs et les abdominaux ainsi qu’une piste de marche ont été créés. « Il existe déjà de nombreux parcours santé mais ils ne sont pas adaptés aux séniors. Les exercices que nous proposons leur sont spécifiquement destinés, même si rien n’empêche d’autres personnes de les pratiquer », explique Michel Audiffren. Des bancs adaptés ont été disposés à plusieurs endroits du parcours, permettant aux personnes âgées de se reposer si nécessaire. Un panneau d’accueil expliquant le fonctionnement du parcours a été réalisé et des panneaux explicatifs vont également être installés devant chaque atelier, permettant aux usagers d’effectuer correctement les exercices proposés.
 

Des bancs adaptés ont été installés le long du parcours afin de permettre aux personnes âgées de se reposer.
Des bancs adaptés ont été installés le long du parcours afin de permettre aux personnes âgées de se reposer.

Avec l’âge certaines fonctions cognitives se dégradent, notamment les fonctions dites « exécutives ». « Lorsqu’on se concentre ou qu’on tente d’inhiber une émotion, c’est-à-dire qu’on essaye de la contrôler, on sollicite ces fonctions exécutives. » Lors d’une activité physique comme la marche ou le renforcement musculaire, maintenir l’intensité de l’effort malgré l’envie d’arrêter demande ainsi de faire appel à cette fonction d’inhibition. L’activité physique aurait donc des bénéfices sur la santé cérébrale, Michel Audiffren insistant également sur l’existence d’un cercle vertueux entre sport et santé cérébrale. « En pratiquant une activité physique, on stimule ces fonctions exécutives. Avoir des fonctions exécutives en bonne santé, c’est la garantie de mieux adhérer à l’activité physique et d’avoir en général de meilleurs comportements de santé. »
 
150 minutes d’activité physique par semaine
Pleinement associée au projet avec Michel Audiffren, Nathalie André, chercheuse au CeRCA, s’intéresse aux aspects liés à la motivation et à la volonté nécessaires au changement des habitudes de vie. Il existe en effet des barrières à l’activité physique chez les personnes sédentaires. « En premier lieu le manque de temps, et il se trouve que les personnes âgées sont des personnes relativement occupées, entre les petits-enfants, les activités culturelles... La météo est aussi une barrière, tout comme la fatigue. Lorsqu’on réussit à leur faire dépasser ces barrières, l’engagement est tout de suite plus important. »
 

Situé à proximité d’un Ehpad, le parcours pourra aussi bénéficier aux résidents.
Situé à proximité d’un Ehpad, le parcours pourra aussi bénéficier aux résidents.

Nathalie André insiste également sur la nécessité pour les usagers de pouvoir s’autoévaluer et quantifier leur activité physique. Ainsi, sur le parcours santé, trois tours de piste de marche équivalent à une distance d’un kilomètre. « Les panneaux de présentation jouent pour cela un rôle important. Nous insistons sur la nécessité d’y aller progressivement. » Ces panneaux, réalisés par les deux chercheurs, reprennent notamment les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé : 150 min minimum d’activité physique modérée par semaine sont nécessaires pour obtenir des bénéfices. « Nous leur conseillons de les répartir en 3 sessions de 50 min par semaine », ajoute Nathalie André.

 
Le hasard a voulu que ce nouveau parcours soit situé à proximité d’un Ehpad, dont les résidents pourront donc profiter. Les laboratoires du CeRCA accueillant régulièrement des stagiaires de master 1 et 2, il est envisagé qu’ils soient associés à l’encadrement de programme d’activités physiques destiné aux pensionnaires de l’établissement pour personnes âgées dépendantes. « Nous pourrions ainsi utiliser le parcours pour mettre en place des programmes d’activité physique adaptés », projette Michel Audiffren. Il est de plus en plus demandé aux chercheurs de valoriser leurs résultats. « Quand nous sommes sollicités de la sorte c’est une bonne nouvelle, cela signifie que notre travail intéresse. Notre priorité reste la publication dans des revues à haut impact, mais aussi la valorisation de ces connaissances pour qu’elles aient des retombées dans la société. Quand nous pouvons le faire, nous sommes très contents de le faire », conclut-il. ♦

Evénement :
CNRS Innovatives SHS 2019
Les 15 et 16 mai 2019, Lille Grand Palais

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À lire aussi sur le blog, nos articles sur des innovations présentées lors de ce salon:

Un salon pour valoriser les recherches en SHS, entretien avec François-Joseph Ruggiu, directeur de l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS.
Babycloud ou l’IA à l’écoute des bébés :
Voitures semi-autonomes, le défi de l’attention
Le Mobiliscope, un œil sur la mixité sociale des villes
Réga, un logiciel pour écrire en hiéroglyphes
 

Evénement :
CNRS Innovatives SHS 2019
Les 15 et 16 mai 2019, Lille Grand Palais

Notes
  • 1. Unité CNRS/Université de Poitiers/Université de Tours.

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