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Un «ciel virtuel» à la portée de tous les astronomes

Un «ciel virtuel» à la portée de tous les astronomes

17.12.2015, par
Etoiles de l'Europe, COSADIE
Grâce à l'Observatoire virtuel, tous ceux qui produisent des données d’astronomie peuvent les partager avec le reste du monde.
Parmi les douze équipes de chercheurs récompensées hier soir aux Trophées des étoiles de l’Europe, gros plan sur CoSADIE et le «ciel virtuel» qu’il contribue à offrir aux astronomes.

Partager avec le plus grand nombre, astronomes confirmés ou simples amateurs, les énormes masses de données disponibles sur le ciel, les galaxies ou les exoplanètes : telle est l’ambition du projet CoSADIE1, lauréat de l’un des Trophées des étoiles de l’Europe dont la 3e édition s’est tenue mercredi 16 décembre. Créés en 2013 par le secrétariat d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, à l’occasion du lancement d’Horizon 2020FermerProgramme de financement de la recherche et de l’innovation de l’Union européenne pour la période 2014-2020., ces trophées récompensent 12 équipes de chercheurs, coordonnées par un porteur de projet français, pour leur engagement européen (lire « En coulisses »).

Un observatoire virtuel pour l’Europe

« Le projet CoSADIE permet de coordonner la participation européenne au développement de l’Observatoire virtuel (OV) astronomique », explique Françoise Genova, porteuse du projet et directrice jusqu’en août 2015 du Centre de données astronomiques de Strasbourg, géré par le CNRS en collaboration avec l'Université de Strasbourg.  Grâce à cet Observatoire virtuel, tous ceux qui produisent des données d’astronomie peuvent les partager avec le reste du monde. Scientifiques et astronomes amateurs de tous les pays ont ainsi un accès facile aux observations des télescopes au sol et spatiaux, aux très grands relevés du ciel, aux données bibliographiques des journaux académiques ou encore aux données de modélisation qui servent de référence pour l’identification d’objets astronomiques.

Toutes ces données constituent en quelque sorte un « ciel virtuel », accessible avec un simple ordinateur en guise de télescope. Les astronomes l’utilisent quotidiennement, souvent sans même s’en rendre compte : les archives en ligne des observatoires et les bases de données astronomiques en sont une porte d’accès directe. Et ce n’est qu’une partie du chantier sur l’interopérabilité des données : le projet Asterics2, démarré en mai 2015, va contribuer à l’optimisation de cet accès aux données des grands télescopes au sol, en particulier ceux de la liste ESFRI (European strategy Forum on Research Infrastructures).
 

L’outil Aladin, qui fait partie de l’Observatoire virtuel, permet aux utilisateurs d'accéder aux objets répertoriés dans les catalogues du cosmos et aux images des télescopes au sol et spatiaux.
L’outil Aladin, qui fait partie de l’Observatoire virtuel, permet aux utilisateurs d'accéder aux objets répertoriés dans les catalogues du cosmos et aux images des télescopes au sol et spatiaux.

Faciliter l’accès aux données astronomiques

« Mais il ne suffit pas de mettre les données en ligne, il faut qu’on puisse les analyser et les réutiliser pour traiter les nombreux défis auxquels fait face l’astronomie, insiste Françoise Genova. Un objectif majeur de l’Observatoire virtuel est donc de donner accès à tout astronome, et à toute personne intéressée par l’astronomie, aux données produites par les meilleurs télescopes et aux meilleurs outils pour utiliser ces données. C’est un enjeu capital, en particulier pour l'intégration des chercheurs au sein de la communauté scientifique européenne, y compris ceux des régions moins avancées. »

Le concept d’Observatoire virtuel astronomique, projet piloté par l’International Virtual Observatory Alliance (IVOA), est né en 2000. Acteur majeur de son développement, le Centre de données astronomiques de Strasbourg avait mis en place, dès 1972, en collaboration avec d’autres organismes, des services de données largement utilisés par la communauté scientifique internationale. « CoSADIE regroupe aujourd’hui des partenaires français, allemand, britannique, espagnol et italien », souligne Françoise Genova. Il mérite donc particulièrement bien son titre d’Étoile de l’Europe…

Notes
  • 1. Collaborative and Sustainable Astronomical Data Infrastructure for Europe.
  • 2. Astronomy ESFRI and Research Infrastructure Cluster.
Aller plus loin

Coulisses

Les Trophées de l’Europe récompensent 12 projets engagés par des organismes, des universités, des écoles, des régions ou par le secteur privé et associatif. 12 lauréats pour les 12 étoiles du drapeau européen, 12 équipes qui ont fait le choix de l’Europe pour la recherche et l’innovation, sélectionnées par un jury d’experts. Les projets ont été choisis en tenant compte de plusieurs critères : la qualité de la production scientifique, la création de valeur, la coordination et la dimension sociale des projets, la pluridisciplinarité et l’interdisciplinarité, la place des femmes dans les équipes, la contribution à la formation des jeunes et dans la création d’emplois et, enfin, l’ouverture à l’internationale. Point indispensable : ces projets ont remporté un appel à projet européen et ont pu le mener à terme. Ces projets sont répartis en plusieurs catégories : environnement et changement climatique, TIC, nanomatériaux, infrastructures, santé, énergie, espace, science et société et Actions Marie Curie.

Auteur

Anne-Sophie Boutaud

Anne-Sophie Boutaud est journaliste à CNRS Le journal.

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